Film culte par excellence, Donnie Darko est un mélange déroutant et fascinant de science-fiction, de drame adolescent et de thriller psychologique. Il suit un adolescent perturbé qui, après avoir échappé de justesse à la mort, commence à avoir des visions d'un lapin géant et effrayant qui lui prédit la fin du monde. Le film ne ressemble à aucun autre, avec son atmosphère étrange, sa bande-son culte et son scénario complexe qui laisse place à de multiples interprétations. Jake Gyllenhaal est excellent dans le rôle-titre. Bien qu'il ne soit pas directement comparable à Mister Babadook en termes de genre (moins purement horrifique), il partage une certaine exploration de la psyché perturbée et la présence d'une figure monstrueuse liée à des forces obscures. C'est un film qui invite à la réflexion et au revisionnage.

Premier film de Jordan Peele en tant que réalisateur, Get Out est un thriller social horrifique qui a marqué les esprits par son intelligence et sa pertinence. L'histoire d'un jeune homme noir rendant visite aux parents blancs de sa petite amie pour la première fois est une critique cinglante et terrifiante du racisme contemporain. Bien qu'il s'éloigne des thèmes de deuil ou de maternité de Mister Babadook, il excelle dans l'horreur psychologique et la création d'un malaise profond. Le film est plein de symbolisme et d'humour noir, et la performance de Daniel Kaluuya est remarquable. C'est un film qui utilise le genre horrifique pour faire réfléchir et qui a redéfini ce que pouvait être un film d'horreur moderne.

Autre œuvre de Guillermo del Toro, La Forme de l'eau est moins un film d'horreur que Le Labyrinthe de Pan, se situant plutôt dans la catégorie du conte de fées fantastique pour adultes avec des éléments de thriller et de romance. L'histoire d'amour entre une femme de ménage muette et une créature amphibie capturée par le gouvernement américain est magnifiquement filmée et visuellement époustouflante. Le film aborde des thèmes comme l'altérité, l'amour sous toutes ses formes et la monstruosité humaine. Bien qu'il ne partage pas l'angoisse psychologique de Mister Babadook, il offre une exploration tout aussi profonde des personnages marginaux et une direction artistique sublime. C'est un film qui a remporté l'Oscar du Meilleur Film, prouvant la capacité de del Toro à créer des mondes uniques et touchants.

Réalisé par John Krasinski, Sans un bruit est un thriller horrifique post-apocalyptique qui mise sur un concept simple mais incroyablement efficace : faire le moindre bruit attire des créatures mortelles. Le film excelle à créer une tension insoutenable grâce à une utilisation magistrale du son (et du silence !). L'histoire se concentre sur une famille essayant de survivre dans ce monde dangereux, explorant les dynamiques familiales sous une pression extrême. C'est un film très différent de Mister Babadook dans son approche (plus axé sur l'action et la survie), mais il partage une forte focalisation sur les liens familiaux et la peur de l'invisible. Emily Blunt, l'épouse de Krasinski à la ville, livre une performance intense.

It Follows de David Robert Mitchell est un film d'horreur à l'esthétique rétro et à la prémisse unique qui crée une atmosphère de terreur et de paranoïa constante. Après une rencontre sexuelle, une jeune femme est poursuivie par une entité invisible et implacable qui prend l'apparence de différentes personnes. Le film excelle à installer un sentiment de dread permanent, l'entité pouvant être n'importe qui dans la foule. La bande-son au synthétiseur renforce l'ambiance étrange et intemporelle du film. C'est une métaphore intéressante sur les angoisses de la jeunesse, les maladies sexuellement transmissibles ou simplement une force du destin inévitable. Un film intelligent et angoissant qui renouvelle le genre.

Réalisé par James Wan, maître de l'horreur moderne, Conjuring : Les Dossiers Warren est un excellent exemple de film de maison hantée qui, bien que plus axé sur les jump scares et les démons que Mister Babadook, excelle à créer une atmosphère de terreur palpable. Le film s'inspire des enquêtes prétendument réelles des démonologues Ed et Lorraine Warren. Vera Farmiga et Patrick Wilson forment un duo charismatique et crédible. Le film utilise habilement le son, la mise en scène et le hors-champ pour générer la peur. C'est un film efficace et terrifiant qui a relancé l'intérêt pour le cinéma d'horreur surnaturel basé sur des 'faits réels' et a donné naissance à une franchise entière.

Bien que film d'animation destiné à un public plus large, Coraline d'Henry Selick (L'Étrange Noël de Monsieur Jack) partage avec Mister Babadook une fascination pour les peurs enfantines et la manière dont l'horreur peut émerger d'un environnement apparemment familier. Adapté du roman de Neil Gaiman, le film suit une jeune fille qui découvre un passage vers un monde parallèle, étrangement similaire au sien mais plus excitant... et beaucoup plus dangereux. L'animation en stop-motion est visuellement riche et détaillée, créant un monde à la fois merveilleux et profondément dérangeant. L'Autre Mère, avec ses boutons à la place des yeux, est une figure terrifiante et pas du tout une figure maternelle réconfortante. C'est un conte sombre et inventif sur les dangers de la curiosité et l'appréciation de ce que l'on a.

Premier long-métrage de Robert Eggers, The Witch est un film d'horreur folk qui vous plonge dans l'Amérique puritaine du 17ème siècle. Comme Mister Babadook, il explore la désintégration d'une cellule familiale sous l'influence d'une force extérieure (ou intérieure ?), mais ici avec des thèmes religieux et historiques forts. Le film se distingue par son souci d'authenticité, utilisant un langage et des costumes d'époque. L'atmosphère est incroyablement immersive et oppressante, bâtie sur la paranoïa, la foi vacillante et la peur de l'inconnu tapi dans la forêt environnante. Anya Taylor-Joy est captivante dans l'un de ses premiers rôles marquants. C'est un film lent, atmosphérique, qui s'insinue sous la peau par sa terreur sourde et son exploration des croyances extrêmes.

Adapté du roman de John Ajvide Lindqvist, Morse (Låt den rätte komma in) est un film d'horreur suédois unique en son genre qui mêle l'histoire de vampire à un drame poignant sur la solitude et l'amitié. Il raconte la relation étrange et touchante entre un jeune garçon solitaire et une mystérieuse nouvelle voisine. Le film excelle à créer une atmosphère froide et désolée, typique des hivers suédois, qui renforce le sentiment d'isolement des personnages. C'est un film qui prend son temps, misant sur le développement des personnages et la tension latente plutôt que sur les effets faciles. La relation centrale est complexe et fascinante, explorant les zones d'ombre de l'amour et de la survie. C'est un film intelligent et troublant.

Le film qui a révélé M. Night Shyamalan au grand public, Sixième sens, est un thriller surnaturel avec une forte composante psychologique qui fait écho à Mister Babadook dans son approche de la peur et du trauma. L'histoire d'un jeune garçon qui voit des fantômes et du psychologue qui tente de l'aider est avant tout un drame humain poignant. Bruce Willis et Haley Joel Osment sont excellents dans leurs rôles. Le film est construit avec une tension subtile, évitant les clichés pour se concentrer sur l'angoisse et l'isolement du jeune héros. C'est un film qui prouve que les histoires les plus effrayantes sont souvent celles qui explorent nos peurs les plus profondes et notre capacité à communiquer (ou non) avec le monde qui nous entoure.

Guillermo del Toro nous offre avec Le Labyrinthe de Pan un conte de fées sombre et cruel pour adultes qui partage avec Mister Babadook une fascination pour l'enfance confrontée à l'horreur et la manière dont l'imagination peut être un refuge ou un piège. Situé dans l'Espagne franquiste, le film suit une jeune fille qui s'évade d'une réalité brutale dans un monde fantastique peuplé de créatures étranges et dangereuses. Le design des monstres, notamment le Faune et l'Homme Pâle, est d'une inventivité folle, marque de fabrique de del Toro. Le film est un mélange audacieux de drame historique poignant et de fantaisie horrifique, explorant les thèmes du choix, de la désobéissance et de la survie. C'est visuellement somptueux et émotionnellement puissant.

Réalisé par l'Argentin Alejandro Amenábar, Les Autres est un autre exemple brillant de film d'horreur qui utilise le surnaturel pour explorer des états psychologiques complexes, un peu comme Mister Babadook. Situé après la Seconde Guerre mondiale, il met en scène Nicole Kidman dans le rôle d'une mère isolée, protégeant ses enfants malades de la lumière du soleil dans une grande maison de campagne qui semble hantée. Le film est une masterclass en construction d'atmosphère, jouant sur la suggestion, l'isolement et le doute. La performance de Nicole Kidman est intense et nuancée. C'est un film qui prouve qu'on n'a pas besoin d'effets spéciaux à outrance pour terrifier, misant tout sur la tension psychologique et un secret savamment gardé. Amenábar a également composé l'excellente musique du film !

Produit par Guillermo del Toro et réalisé par J.A. Bayona, L'Orphelinat est un joyau du cinéma de genre espagnol qui résonne fortement avec les thèmes de Mister Babadook. Ce film est une histoire de fantômes classique mais portée par une émotion brute et sincère. Il suit une mère retournant dans l'orphelinat de son enfance, aujourd'hui en ruines, où son fils disparaît mystérieusement. Le film tisse habilement le suspense surnaturel avec un drame poignant sur la perte et le désir maternel. Belén Rueda est absolument déchirante dans le rôle principal. L'atmosphère est incroyablement immersive, mélangeant le conte gothique et l'angoisse pure. C'est un film qui fait peur, oui, mais qui touche surtout en plein cœur par sa profondeur thématique et son humanité.

Impossible de commencer cette liste sans le film qui l'inspire ! Mister Babadook est une œuvre maîtresse du cinéma d'horreur psychologique moderne, réalisée par l'incroyable Jennifer Kent. Ce n'est pas juste un film de monstre, c'est une exploration bouleversante du deuil, de la maternité et de la dépression. Essie Davis livre une performance absolument stupéfiante en mère dépassée par la perte et un enfant difficile, dont la maison est hantée par une entité sortie d'un livre pour enfants terrifiant. Le design du Babadook lui-même, simple mais profondément inquiétant, est devenu iconique. Le film excelle à créer une atmosphère oppressante et à brouiller les pistes entre le surnaturel et la psychologie torturée des personnages. C'est un film qui reste avec vous longtemps après le générique.