Réalisé par Cary Joji Fukunaga (avant qu'il ne réalise un certain James Bond), Sin nombre (Sans nom) se concentre sur le voyage périlleux de migrants d'Amérique Centrale vers les États-Unis. Le film suit notamment une jeune Hondurienne et un membre d'un gang mexicain, le MS-13, qui se retrouve en fuite. Bien qu'il ne traite pas spécifiquement de la mafia colombienne, il offre un regard intense et réaliste sur le crime organisé en Amérique Latine, les gangs qui contrôlent les routes migratoires et la violence qu'ils infligent aux plus vulnérables. Le film est salué pour son authenticité (Fukunaga a fait des recherches approfondies et voyagé avec des migrants) et pour sa capacité à rendre les personnages complexes, malgré leurs actes.

Bien qu'il soit mexicain et non colombien, El Infierno de Luis Estrada est une satire acide et percutante sur la guerre de la drogue qui résonne bien au-delà des frontières. Le film suit Benny, un immigré de retour dans son village natal au Mexique après 20 ans aux États-Unis, qui le trouve ravagé par la violence des cartels. Contraint de s'impliquer pour survivre, il découvre un monde absurde et cruel. Estrada, connu pour ses critiques virulentes du pouvoir et de la société mexicaine, utilise l'humour noir et l'exagération pour dénoncer la corruption généralisée et l'horreur de la situation. Le film est sorti l'année du Bicentenaire de l'indépendance du Mexique et a provoqué un scandale par sa vision pessimiste et sans concession.

Autre film essentiel pour comprendre Medellín, signé par le réalisateur Víctor Gaviria, maître du néoréalisme colombien. La vendeuse de roses suit le quotidien de plusieurs enfants des rues de Medellín à l'approche de Noël. Le film utilise des acteurs non professionnels, des enfants et adolescents qui vivent réellement des situations similaires à celles dépeintes à l'écran. Cette approche confère au film une authenticité bouleversante. Bien qu'il ne traite pas directement des cartels, il montre les conséquences sociales du narcotrafic et de la pauvreté qui poussent ces jeunes à la délinquance et à la survie dans un environnement hostile. Le film a été présenté à Cannes et est considéré comme un chef-d'œuvre du cinéma colombien.

Ce film, connu aussi sous le titre Rosario Tijeras, est une adaptation d'un roman colombien à succès qui a également donné lieu à une série très populaire. Il raconte l'histoire de Rosario, une jeune femme de Medellín qui grandit dans un environnement violent et devient une tueuse à gages pour un cartel. Le film dépeint sa relation complexe avec deux frères de la haute société, l'un attiré par sa dangerosité, l'autre sincèrement épris. Le personnage de Rosario est fascinant, à la fois victime et actrice de sa propre violence. Le film explore les contrastes sociaux en Colombie et la manière dont la violence du narcotrafic infiltre toutes les couches de la société. Une histoire d'amour tragique sur fond de guerre des gangs.

Réalisé par le maître Barbet Schroeder et basé sur le roman choc de Fernando Vallejo, ce film est un portrait brutal et poétique de Medellín, une ville marquée par la violence. L'histoire suit un écrivain âgé qui retourne dans sa ville natale et tombe amoureux d'un jeune sicario (tueur à gages) adolescent. Le film ne juge pas, mais montre la réalité crue de ces jeunes, souvent issus de milieux défavorisés, pris dans un engrenage de violence et de mort. Schroeder utilise des acteurs non professionnels et filme dans les rues réelles de Medellín, capturant l'atmosphère unique de cette ville contrastée, où la beauté des paysages côtoie la misère et la brutalité du quotidien. Un film qui marque les esprits par son réalisme implacable.

Voici un documentaire qui offre un regard exceptionnel sur une figure réelle du narcotrafic. Juan de la Sierra est le surnom d'un paysan colombien devenu l'un des principaux producteurs de cocaïne de la région du Naya, un territoire stratégique et isolé. Le film a réussi l'exploit d'obtenir un accès direct et prolongé à cet homme et à son entourage, filmant leur quotidien, leurs dilemmes et leur vision du monde. Loin des clichés, ce documentaire explore les raisons profondes qui poussent certains à s'engager dans cette voie, les liens complexes entre les paysans, les groupes armés et les trafiquants. C'est une œuvre rare et précieuse pour comprendre les réalités humaines derrière les gros titres.

Accrochez-vous, car ce film vous plonge tête la première dans le monde impitoyable des cartels de la drogue colombiens ! Adapté du livre éponyme écrit par Andrés López López, un ancien baron de la drogue repenti, El cártel de los sapos (Le Cartel des crapauds) tire sa force de son authenticité crue. Il retrace l'ascension et la chute d'un jeune homme ambitieux qui se laisse séduire par la richesse facile du trafic, avant de comprendre l'enfer dans lequel il a mis les pieds. Le film ne mâche pas ses mots et dépeint avec réalisme la violence, la paranoïa et les trahisons qui régissent cet univers. C'est une plongée fascinante, bien que glaçante, dans l'histoire récente de la Colombie à travers le prisme du narcotrafic.