Ce projet expérimental et controversé, réalisé par Casey Affleck, brouille les lignes entre réalité et fiction. Pendant deux ans, Joaquin Phoenix a prétendu abandonner sa carrière d'acteur pour devenir rappeur, une transformation qu'il a documentée dans ce "mockumentary". Il joue une version exagérée et auto-destructrice de lui-même. C'est moins une performance d'acteur traditionnelle qu'une performance artistique prolongée, une exploration fascinante (et parfois dérangeante) de la célébrité, de l'identité et des médias. Que l'on aime ou pas, c'est une démarche audacieuse et unique dans sa carrière.

Dans cette satire noire de Gus Van Sant, Joaquin Phoenix a un rôle de soutien en tant que Jimmy Emmett, l'un des adolescents séduits et manipulés par le personnage de Suzanne Stone-Maretto (Nicole Kidman), une femme prête à tout pour devenir célèbre à la télévision. Phoenix incarne un jeune homme naïf et vulnérable, tombant sous l'influence mortelle de Suzanne. C'est l'un de ses rôles précoces, où il montre déjà une présence à l'écran et une capacité à jouer des personnages innocents mais facilement corruptibles, un thème qu'il explorera parfois plus tard dans sa carrière.

Une autre collaboration précoce avec James Gray, ce drame criminel réunit un casting solide. Joaquin Phoenix joue Willie Handelman, le cousin du personnage principal (Mark Wahlberg), un jeune homme impulsif et impliqué dans des affaires louches dans l'industrie ferroviaire du Queens. Phoenix apporte une énergie fiévreuse au rôle, incarnant la rage et la loyauté dévoyée de son personnage. C'est une performance qui, bien que dans un rôle de soutien, pose les bases de l'intensité et de la complexité qu'il déploiera dans ses rôles futurs, notamment ceux sous la direction de Gray.

Dans ce drame historique se déroulant dans un asile psychiatrique au temps de la Révolution française, Joaquin Phoenix incarne l'Abbé Coulmier, un homme d'église tiraillé entre sa foi, son devoir et son humanité face au Marquis de Sade (Geoffrey Rush). C'est un rôle fascinant où Phoenix dépeint la descente progressive d'un homme droit confronté à la perversité et à la censure. Sa performance est intense et pleine de conflits internes, montrant sa capacité à tenir tête à des acteurs chevronnés dans un rôle de soutien crucial. Le film lui-même est une réflexion provocante sur la liberté d'expression.

Troisième collaboration avec James Gray, ce drame historique sombre se déroule dans le New York des années 1920. Joaquin Phoenix y joue Bruno Weiss, un proxénète manipulateur qui prend sous son aile une immigrante polonaise (Marion Cotillard). Phoenix est inquiétant et charismatique dans ce rôle ambigu, un homme capable de gestes de gentillesse tout en exploitant sans scrupule la vulnérabilité des autres. Sa performance est intense et nuancée, contribuant à l'atmosphère lourde et mélancolique du film. C'est un rôle qui montre sa capacité à incarner des personnages moralement complexes avec une grande conviction.

Dans cette collaboration avec le réalisateur James Gray, Joaquin Phoenix incarne Leonard Kraditor, un jeune homme fragile et dépressif qui se retrouve déchiré entre deux femmes. C'est un drame intime et poignant qui permet à Phoenix d'explorer les nuances de la solitude et du désir. Son personnage est à la fois touchant dans sa quête de bonheur et exaspérant dans ses indécisions, une complexité que l'acteur rend avec beaucoup de sensibilité. Le film s'inscrit dans la lignée des études de personnages chères à Gray, et Phoenix y offre une performance tout en retenue et en émotion.

Ce western atypique de Jacques Audiard voit Joaquin Phoenix former un duo fascinant avec John C. Reilly dans les rôles des frères Sisters, deux tueurs à gages dans l'Oregon de 1851. Phoenix incarne Charlie, le frère le plus impulsif et violent, apportant une énergie chaotique et une vulnérabilité cachée au personnage. Le film mélange habilement la violence inhérente au genre avec des moments d'introspection et d'humour noir, et la dynamique entre les deux acteurs est la clé de sa réussite. C'est intéressant de le voir évoluer dans un western à l'européenne, loin des clichés habituels.

Deuxième collaboration avec Paul Thomas Anderson, ce film est une adaptation psychédélique et décalée du roman de Thomas Pynchon. Joaquin Phoenix y incarne Doc Sportello, un détective privé hippie et fumeur de joints dans le Los Angeles des années 70. C'est un rôle très différent de ses compositions habituelles, où il joue avec un humour pince-sans-rire et une sorte de confusion permanente qui sied parfaitement à l'atmosphère onirique et paranoïaque du film. Phoenix se fond dans ce monde loufoque avec un naturel désarmant, prouvant sa polyvalence et son aisance à naviguer dans des univers singuliers.

Dans ce thriller sombre et percutant de Lynne Ramsay, Joaquin Phoenix est Joe, un vétéran brutal et tourmenté spécialisé dans le sauvetage de jeunes filles kidnappées. C'est un rôle physiquement exigeant et émotionnellement éprouvant, que Phoenix aborde avec une intensité incroyable. Son personnage est un homme de peu de mots, et l'acteur communique énormément par son regard et son langage corporel, transmettant la douleur et la violence qui l'habitent. Le film est court, brutal et ne lâche jamais le spectateur, porté par la performance viscérale de Phoenix, qui a été saluée par la critique, notamment à Cannes où il a remporté le Prix d'interprétation masculine.

Joaquin Phoenix se glisse dans la peau de la légende de la musique country, Johnny Cash. Non seulement il chante lui-même toutes les chansons du film (une performance vocale impressionnante !), mais il capture aussi l'essence complexe et tourmentée de l'"Homme en Noir". Son interprétation lui a valu une nomination à l'Oscar et un Golden Globe. Le film retrace la vie de Cash, ses démons, et sa relation tumultueuse mais passionnée avec June Carter (jouée par Reese Witherspoon, également oscarisée). Phoenix a passé des mois à apprendre à chanter et à jouer de la guitare comme Cash, une dévotion totale qui transparaît à l'écran.

Sous la direction de Paul Thomas Anderson, Joaquin Phoenix livre une performance brute et fascinante dans le rôle de Freddie Quell, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale tourmenté et instable. Face à un Philip Seymour Hoffman magistral, Phoenix incarne la fragilité et la violence contenue d'un homme à la dérive, cherchant désespérément un ancrage. Sa démarche voûtée, son regard fiévreux et ses accès de colère imprévisibles sont les marques d'un acteur se dépassant. Le film est une étude complexe de la relation entre deux hommes, et la performance physique et émotionnelle de Phoenix est tout simplement bluffante, lui valant une nomination à l'Oscar.

Une œuvre unique et profondément touchante de Spike Jonze. Joaquin Phoenix y incarne Theodore Twombly, un homme solitaire qui tombe amoureux d'une intelligence artificielle nommée Samantha (doublée par Scarlett Johansson). Ce qui rend sa performance si remarquable, c'est qu'il doit porter l'intégralité du film, interagissant principalement avec une voix. Phoenix réussit à rendre cette relation crédible, émouvante et pleine de nuances, explorant avec justesse les thèmes de l'amour, de la connexion et de la solitude à l'ère numérique. C'est un rôle qui démontre sa capacité à transmettre une immense profondeur émotionnelle avec une subtilité incroyable, prouvant qu'il peut captiver même sans partenaire physique à l'écran.

Dans ce chef-d'œuvre épique de Ridley Scott, Joaquin Phoenix incarne Commode, l'empereur romain complexe et torturé. Son interprétation est si puissante et nuancée qu'elle parvient à humaniser (à sa manière tordue) ce personnage historiquement détesté, tout en le rendant parfaitement glaçant. C'est ce rôle qui l'a propulsé sur le devant de la scène internationale et lui a valu sa première nomination à l'Oscar. Face à Russell Crowe, Phoenix déploie un jeu captivant, plein de jalousie, de rage et d'une vulnérabilité malsaine. Saviez-vous que beaucoup de ses réactions et dialogues dans le film étaient le fruit d'improvisations sur le plateau, notamment lors des scènes tendues avec Crowe ? Cela ajoute une couche d'authenticité brute à sa performance.

Absolument phénoménal ! Joaquin Phoenix livre ici une performance qui a marqué l'histoire du cinéma, lui valant l'Oscar du Meilleur Acteur. Il s'est métamorphosé physiquement et mentalement pour incarner Arthur Fleck, le clown déchu devenu le Prince du Crime. L'intensité de son jeu, sa danse improvisée dans l'escalier, ou encore son rire déchirant et inconfortable, sont devenus instantanément iconiques. Le film explore les origines complexes et sombres du personnage comme jamais auparavant, offrant une plongée fascinante (et terrifiante) dans la psyché d'un homme poussé à bout par une société indifférente. C'est un rôle qui a exigé une implication totale de l'acteur, et le résultat est tout simplement bouleversant.