Groom Service (ou Four Rooms) est un film à sketches où quatre réalisateurs (Allison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez et Quentin Tarantino) se partagent les étages d'un hôtel la nuit du Nouvel An. Tarantino a réalisé le dernier segment, intitulé "L'Homme d'Hollywood". Ce segment est un huis clos bavard et un peu absurde, où un groupe d'amis (dont Bruce Willis dans un rôle non crédité) fait un pari tordu.

C'est un exercice de style, plus léger et plus décalé que ses longs métrages habituels. On y retrouve son goût pour les dialogues et les situations inhabituelles. Bien que ce ne soit pas son œuvre la plus représentative, c'est une curiosité pour les fans qui veulent voir Tarantino s'essayer à un format différent, avec un ton plus proche de la comédie potache et noire.

Tueurs nés, réalisé par Oliver Stone, est basé sur une histoire originale de Quentin Tarantino. Le film suit un couple de tueurs en série qui devient des stars médiatiques, une satire virulente de la fascination de la société pour la violence. Cependant, Tarantino s'est éloigné du projet et a désavoué le scénario final, qui a été retravaillé par d'autres.

Le style visuel de Stone est très expérimental et chaotique, utilisant différents formats de pellicule et techniques de montage pour refléter la folie des personnages et du monde qu'ils habitent. Woody Harrelson et Juliette Lewis sont perturbants dans les rôles principaux, entourés par un casting solide (Robert Downey Jr., Tommy Lee Jones). C'est un film coup de poing, mais il est intéressant de le voir comme une idée de Tarantino passée à travers le filtre très particulier d'Oliver Stone.

Une nuit en enfer est une collaboration culte entre Tarantino à l'écriture et Robert Rodriguez à la réalisation. Le film commence comme un thriller criminel assez classique, avec deux frères criminels (George Clooney et Tarantino lui-même) en cavale qui prennent une famille en otage. Mais arrivé dans un club de strip-tease paumé au Mexique, le film bascule brutalement dans le fantastique horrifique ! C'est ce changement de genre radical qui fait tout le sel de l'œuvre.

Le film est gore, fun et ne se prend pas au sérieux. Salma Hayek offre une danse légendaire. C'est un pur film de genre, fait par des passionnés pour des passionnés, avec des effets spéciaux old school et une énergie communicative. Un plaisir coupable assumé !

Bien que réalisé par le regretté Tony Scott, True Romance est entièrement écrit par Quentin Tarantino, et son style est reconnaissable entre mille. C'est une virée romantique et ultra-violente à travers l'Amérique, suivant Clarence et Alabama, deux jeunes amants marginaux qui se retrouvent avec une valise de cocaïne sur les bras et une horde de gangsters à leurs trousses. C'est un conte de fées moderne et sanglant.

Le film est porté par Christian Slater et Patricia Arquette, mais ce qui frappe, c'est la galerie de seconds rôles incroyables : Dennis Hopper, Christopher Walken (leur scène de confrontation est anthologique), Gary Oldman, Brad Pitt, James Gandolfini... Le film est stylé, énergique et possède des dialogues cultes. Une preuve que la plume de Tarantino est aussi puissante que sa mise en scène.

Les Huit Salopards est un western en huis clos, tourné dans le format ultra-large du 70mm, ce qui est un événement en soi ! L'action se déroule presque entièrement dans un relais isolé, où une bande de personnages peu recommandables (chasseurs de primes, fugitifs, shérif autoproclamé...) se retrouve bloquée par un blizzard. Le film est avant tout un exercice de dialogue et de tension psychologique.

Avec un casting de fidèles de Tarantino (Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Michael Madsen) et de nouvelles têtes (Jennifer Jason Leigh, exceptionnelle dans un rôle difficile, Walton Goggins), le film est une pièce de théâtre filmée, où les mots sont aussi dangereux que les balles. La musique originale, composée par le maître Ennio Morricone (qui lui a valu un Oscar), renforce l'atmosphère sombre et paranoïaque. C'est un film dense, bavard et intense.

Jackie Brown se distingue dans la filmographie de Tarantino car c'est son seul film adapté d'un roman, Rum Punch d'Elmore Leonard. Cela lui confère un rythme un peu différent, plus posé, plus centré sur les personnages et l'intrigue complexe autour d'une hôtesse de l'air prise entre la police et un trafiquant d'armes. C'est un hommage chaleureux au cinéma de blaxploitation, notamment en castant la légendaire Pam Grier dans le rôle principal.

Robert Forster, dans le rôle du discret mais attachant Max Cherry, offre une performance nuancée qui lui valut une nomination aux Oscars. Le casting est complété par Samuel L. Jackson, Robert De Niro et Chris Tucker. Le film est un modèle de construction narrative, avec une intrigue qui s'emboîte parfaitement et des dialogues toujours aussi savoureux. La bande-son, très soul et R&B, est une pure merveille.

Après l'action non-stop du premier opus, Kill Bill : Volume 2 prend une direction légèrement différente, en se concentrant davantage sur le développement des personnages et les dialogues, sans pour autant abandonner les scènes de combat spectaculaires. On y découvre l'entraînement de la Mariée auprès du redoutable maître Pai Mei, et on explore les motivations et les passés des différents membres de l'équipe d'assassins.

Le film offre des moments de tension intense et des confrontations finales très attendues. David Carradine est excellent dans le rôle titre. Tarantino continue d'y tisser sa toile de références, piochant aussi bien dans le western que dans le cinéma de kung-fu. C'est la conclusion épique d'une histoire de vengeance hors norme, qui cimente le statut de la Mariée comme l'une des héroïnes les plus cool du cinéma moderne.

Kill Bill : Volume 1 est un hommage décomplexé et survolté aux films d'arts martiaux, aux samouraïs et au cinéma d'exploitation asiatique. Uma Thurman, en mariée assoiffée de vengeance, est absolument iconique dans son survêtement jaune (un clin d'œil à Bruce Lee). Le film est un festival visuel, alternant scènes d'action stylisées à l'extrême, combats chorégraphiés avec brio (mention spéciale à la séquence de la Maison des Feuilles Bleues) et même une séquence d'animation bluffante.

Tarantino y déploie tout son savoir-faire cinéphile, citant ses influences à chaque plan. La musique est un mélange éclectique qui renforce l'énergie folle du film. C'est une explosion de violence stylisée, de références pop et de pur plaisir de cinéma. Le premier volet pose les bases de cette quête sanglante et nous laisse impatient de découvrir la suite.

Once Upon a Time... in Hollywood est une véritable déclaration d'amour de Tarantino au Hollywood de la fin des années 60, juste avant le grand bouleversement. On suit les pérégrinations d'un acteur de télévision sur le déclin (Leonardo DiCaprio, parfait en proie au doute) et de sa doublure cascade (Brad Pitt, d'un cool inégalable, qui lui a valu un Oscar) alors qu'ils tentent de naviguer dans une industrie en pleine mutation. Leur amitié est le cœur battant du film.

Le film est une immersion totale dans l'époque, recréant avec un luxe de détails les rues, les studios et l'atmosphère de Los Angeles en 1969. Margot Robbie incarne une Sharon Tate lumineuse. Plus contemplatif et axé sur l'ambiance que certains de ses films précédents, il n'en reste pas moins truffé de dialogues mordants, de références cinéphiles et d'une bande-son qui vous transporte instantanément. C'est un rêve éveillé, teinté d'une douce mélancolie.

Avec Django Unchained, Tarantino s'attaque au western spaghetti et au film de blaxploitation pour livrer un récit de vengeance percutant sur fond d'esclavage dans le Sud américain. Le duo formé par Jamie Foxx, en esclave affranchi cherchant à sauver sa femme, et Christoph Waltz, en chasseur de primes allemand excentrique, est tout simplement génial. Leur dynamique porte une grande partie du film.

Leonardo DiCaprio en propriétaire de plantation sadique est glaçant, et Samuel L. Jackson dans un rôle complexe et dérangeant est également exceptionnel. Tarantino s'amuse avec les codes du genre, offrant des scènes d'action stylisées et des dialogues savoureux, mais n'hésite pas non plus à montrer l'horreur de l'époque. La musique est un mélange détonant de Morricone et de hip-hop, créant une atmosphère unique. Un western moderne, brutal et stylé.

Inglourious Basterds est un exercice de style brillant où Tarantino réécrit l'histoire avec audace et jubilation. Imaginez un commando juif-américain traquant les nazis en France occupée, et un officier SS polyglotte et manipulateur... Ça donne lieu à des scènes d'une tension insoutenable, notamment grâce à la performance magistrale de Christoph Waltz, qui a justement remporté un Oscar pour son rôle du Colonel Landa. C'est un personnage à la fois charmant et terrifiant, qui vous glace le sang.

Brad Pitt est parfait en leader bourru, et le reste du casting (Diane Kruger, Mélanie Laurent, Michael Fassbender...) est au diapason. Le film est un hommage aux vieux films de guerre, mais filtré à travers la lentille unique de Tarantino, avec ses dialogues aiguisés, ses références cinéphiles et son humour noir. La bande-son, qui mélange Ennio Morricone et des titres plus inattendus, ajoute une couche supplémentaire de plaisir. Un film qui ne ressemble à aucun autre.

Avant Pulp Fiction, il y a eu Reservoir Dogs, le coup de maître qui a révélé Quentin Tarantino au monde. Ce braquage qui tourne mal est un huis clos tendu, stylé et incroyablement bavard, dans le bon sens du terme ! On y voit déjà toutes les marques de fabrique du réalisateur : des dialogues ciselés, une structure éclatée et une utilisation géniale de la musique.

Le casting est phénoménal, avec Steve Buscemi (qui improvisa une partie de son monologue sur les pourboires), Harvey Keitel (également producteur exécutif), Tim Roth, Michael Madsen et le propre Tarantino. L'alchimie entre ces acteurs est palpable. C'est un film qui prouve qu'avec un budget modeste mais des idées fortes et une vision claire, on peut créer une œuvre qui marquera l'histoire du cinéma indépendant. Préparez-vous à être captivé par la tension et les échanges.

Attention, chef-d'œuvre ! Pulp Fiction n'est pas juste un film, c'est une révolution cinématographique. Quentin Tarantino a dynamité la structure narrative avec cette œuvre non linéaire qui entremêle plusieurs histoires criminelles à Los Angeles. Le génie réside dans les dialogues percutants, l'humour noir et une bande-son absolument culte qui colle parfaitement à l'ambiance.

Voir John Travolta relancer sa carrière, Uma Thurman devenir une icône au carré, Samuel L. Jackson livrer des monologues bibliques et Bruce Willis naviguer entre les genres, c'est un pur délice. Le film a non seulement remporté la Palme d'Or à Cannes, mais il a redéfini le cinéma indépendant américain des années 90. C'est un film qu'on peut revoir inlassablement et découvrir de nouveaux détails à chaque visionnage. Un incontournable absolu !