Ce film guatémaltèque de Jayro Bustamante revisite la légende de La Llorona, une femme fantomatique qui pleure ses enfants, pour aborder le génocide des Mayas Ixils au Guatemala. Le film suit un dictateur retraité, jugé pour ses crimes, hanté par les fantômes de son passé. La fidélité ici est celle à la vérité historique et à la justice pour les victimes. Le film mêle habilement l'horreur surnaturelle et le drame politique, créant une atmosphère glaçante et allégorique. C'est un film puissant sur l'impunité, la culpabilité et la nécessité de faire face aux atrocités passées pour que la justice et la mémoire l'emportent.

Réalisé par Lucrecia Martel, Zama est un film argentin situé au XVIIIe siècle, qui suit Don Diego de Zama, un officier espagnol stationné dans une colonie lointaine d'Amérique du Sud, désespérément en attente d'un transfert à Salta. Le film est une exploration existentielle de l'attente, de la déchéance et de l'aliénation. La fidélité de Zama à la Couronne espagnole et son espoir d'avancement s'effritent lentement face à l'inertie bureaucratique, à la chaleur étouffante et au sentiment d'oubli. Le style visuel et sonore est unique, créant une atmosphère de torpeur et d'étrangeté qui reflète l'état d'esprit du protagoniste. C'est un film hypnotique et dérangeant sur la perte d'espoir et la désintégration de la loyauté.

Pablo Larraín s'attaque à la figure du poète et homme politique chilien Pablo Neruda dans ce film qui n'est pas un biopic traditionnel, mais plutôt une fantaisie autour de sa traque par un détective après l'interdiction du parti communiste en 1948. Le film explore la fidélité de Neruda à ses convictions politiques et à son art, même en cavale. C'est un jeu de chat et de la souris stylisé et plein d'esprit, qui joue avec les genres et la narration. Gael García Bernal incarne le détective fictif, offrant un contrepoint fascinant au personnage de Neruda, interprété par Luis Gnecco. C'est un film qui célèbre la poésie et la résistance face à la répression.

Ce film chilien réalisé par Pablo Larraín raconte la campagne publicitaire audacieuse menée en 1988 pour le référendum visant à renverser la dictature de Pinochet. Le film explore la fidélité à une cause politique et le pouvoir de la créativité pour lutter contre l'oppression. Gael García Bernal incarne un jeune publicitaire qui utilise les techniques de marketing pour vendre le 'Non' au peuple chilien, malgré les risques et les pressions. Le film est tourné avec des caméras U-matic des années 80 pour recréer l'esthétique de l'époque, ajoutant une couche d'authenticité documentaire à ce récit inspirant sur la lutte pour la liberté et la démocratie.

Guillermo del Toro nous plonge dans un conte de fées sombre et brutal qui se déroule en Espagne en 1944, pendant la répression franquiste. Ofelia, une jeune fille, s'échappe de la cruauté du monde réel en entrant dans un royaume fantastique. Le film explore la fidélité aux idéaux et à la morale dans un contexte de guerre et de violence. Ofelia doit faire face à des choix difficiles qui testent sa loyauté envers sa mère, son beau-père fasciste et les créatures magiques qu'elle rencontre. C'est un film qui mêle habilement l'horreur de la guerre civile espagnole et la magie d'un monde imaginaire, posant la question de savoir à quoi (ou à qui) rester fidèle lorsque le monde s'écroule autour de soi.

Avec Biutiful, Alejandro González Iñárritu livre un drame poignant centré sur Uxbal, un père célibataire atteint d'un cancer en phase terminale à Barcelone, qui tente de mettre de l'ordre dans sa vie et d'assurer l'avenir de ses enfants. Le film explore la fidélité paternale dans des circonstances extrêmes, montrant les efforts d'un homme pour protéger et subvenir aux besoins de sa famille, même face à la mort. Javier Bardem offre une performance bouleversante dans le rôle principal. C'est un film sombre mais empreint d'humanité, qui aborde des thèmes difficiles comme la pauvreté, l'immigration clandestine et la mortalité avec une intensité rare.

Cette anthologie argentine, produite par Pedro Almodóvar, est une série de six courts métrages indépendants qui explorent les limites de la civilité lorsque des individus sont poussés à bout. Bien que le thème principal soit la vengeance, plusieurs segments abordent la rupture de la fidélité (conjugale ou autre) comme catalyseur de la rage et du chaos. Le film est un mélange détonant de comédie noire, de drame et de thriller, avec des situations souvent absurdes mais ancrées dans une réalité palpable. Chaque histoire est une étude de caractère intense et divertissante sur la perte de contrôle et les conséquences explosives du manque de loyauté ou de respect.

Le film chilien Gloria, réalisé par Sebastián Lelio, présente un portrait attachant d'une femme de 58 ans, divorcée, qui refuse de se laisser abattre par la solitude et cherche l'amour dans les dancings de Santiago. Le film explore la fidélité à soi-même et la quête du bonheur à un âge où la société a tendance à invisibiliser les femmes. Gloria navigue entre espoir et déception, montrant une résilience et une détermination touchantes. L'interprétation de Paulina García, qui lui a valu l'Ours d'argent de la meilleure actrice à Berlin, est lumineuse et authentique. C'est un film sur la capacité à se réinventer et à rester fidèle à ses désirs, malgré les coups durs de la vie.

Ce drame mexicain, adapté du roman de Eça de Queirós, suit un jeune prêtre idéaliste, Amaro, envoyé dans une paroisse rurale où il découvre un monde de corruption, d'hypocrisie et de tentations charnelles. Le film explore le conflit entre la fidélité aux vœux religieux, la foi et les désirs humains, notamment à travers la relation d'Amaro avec une jeune femme pieuse. C'est un regard critique sur l'institution religieuse et les compromis moraux, montrant comment la dévotion peut être ébranlée par la réalité de la nature humaine et les pressions sociales. Le film a suscité une vive controverse lors de sa sortie pour sa représentation du clergé.

Réalisé par Sebastián Lelio, Une femme fantastique est un portrait poignant et puissant de Marina, une femme transgenre qui doit faire face à la mort soudaine de son compagnon et à l'hostilité de sa famille. Le film explore avec sensibilité et force la lutte de Marina pour affirmer son identité, son chagrin et sa fidélité à l'amour qu'elle portait à son partenaire, face à une société qui cherche à la nier et à l'effacer. L'interprétation de Daniela Vega est absolument remarquable, capturant à la fois la vulnabilité et la force inébranlable de son personnage. C'est un film essentiel sur la dignité, le deuil et la bataille pour être reconnu tel que l'on est.

Pedro Almodóvar nous transporte dans la Mancha avec Volver, un drame teinté de comédie et de surnaturel qui célèbre la résilience et la solidarité féminine. Le film suit Raimunda, sa sœur Sole, et sa tante Paula, confrontées à des secrets de famille et au retour inattendu du fantôme de leur mère. La fidélité ici est celle qui unit ces femmes face à l'adversité, aux mensonges du passé et aux trahisons subies. Almodóvar peint des personnages féminins forts, complexes et profondément humains, portés par des actrices exceptionnelles comme Penélope Cruz. C'est un film sur la guérison, le pardon et les liens indéfectibles qui unissent une famille, même par-delà la mort.

Ce road movie mexicain réalisé par Alfonso Cuarón est bien plus qu'une simple histoire d'adolescents en quête d'aventure. Il suit Tenoch et Julio, deux meilleurs amis, qui partent en voyage avec Luisa, une femme plus âgée et séduisante. Le film explore avec une honnêteté désarmante les dynamiques complexes de l'amitié masculine, de la sexualité, de l'amour et de la trahison. La fidélité est constamment mise à l'épreuve entre les deux garçons, envers leurs petites amies, et dans la relation naissante avec Luisa. Le ton est à la fois léger et mélancolique, avec une narration qui apporte un éclairage sur le contexte social et politique du Mexique de l'époque. C'est un film sur le passage à l'âge adulte qui ne craint pas d'aborder des sujets tabous et qui reste incroyablement pertinent.

Alfonso Cuarón nous offre avec Roma une œuvre profondément personnelle et visuellement somptueuse, tournée en noir et blanc, qui plonge dans ses souvenirs d'enfance à Mexico. Le film suit Cleo, une domestique indigène qui travaille pour une famille de la classe moyenne supérieure au début des années 1970. La fidélité est au cœur du récit, non seulement celle de Cleo envers la famille qu'elle sert avec dévouement, mais aussi la façon dont les membres de la famille gèrent leurs propres formes de loyauté et de trahison face aux bouleversements personnels et sociaux. Cuarón a lui-même opéré la caméra, donnant au film une intimité et une fluidité remarquables. C'est un hommage poignant aux femmes qui l'ont élevé et une exploration nuancée des liens de classe et d'affection qui se tissent dans une maisonnée.

Amours chiennes, le film qui a révélé Alejandro González Iñárritu au monde, est un chef-d'œuvre de narration entrelacée. Le scénario, signé Guillermo Arriaga, tisse trois histoires distinctes mais connectées par un accident de voiture dévastateur à Mexico. Ce qui rend ce film si pertinent pour le thème de la fidélité, c'est la manière dont il explore les conséquences brutales et imprévues de la trahison, de la loyauté et du sacrifice dans les relations humaines, qu'elles soient amoureuses, familiales ou même avec un animal. Le film ne juge pas ses personnages mais montre la complexité de leurs choix face à des situations désespérées, rendant chaque fil narratif intensément captivant et émotionnellement puissant. C'est un regard sans concession sur les bas-fonds de la nature humaine et les liens qui persistent (ou se brisent) sous la pression.